Les données de l’optique
- Localisation : Tarifa, Isla de las Palomas.
- Coordonnées : 36° 0.069' N 005° 36.577' W
- Type d’aide : Phare.
- Hauteur : 33 mètres.
- Système optique : Optique à rotation rapide montée sur une cuve à mercure entraînée par une machine d'horlogerie Chance Brothers.
- Distance focale (mm) : 700
- Année : 1915
- Couleur du faisceau lumineux: Blanche et secteur rouge sur Bajos de Los Cabezos.
- Caractéristiques lumineuses et acoustiques : Groupe de 3 éclairs en 10 seg., (L0,4 oc1,8 L0,4 oc1,8 L0,4 oc5,2).
- Observations : secteur rouge sur Bajos de Los Cabezos. Visible 113° B 089° R 113°; Tour cylindrique Blanche
Plan de localisation du phare et portée du feu
L’histoire du phare
Érigé sur une ancienne tour de guet, commandé à construire par Felipe II et construite en 1588 sur la pointe la plus au sud de l’île de Tarifa.
Le projet original de transformer la tour en phare remonte à l'année 1799 et fut rédigé par l’ingénieure maritime Tomás Muñoz qui réalisa le phare en doublant la hauteur de l’ancienne tour de guet et en ajoutant un troisième corps plus petit pour supporter la lanterne ou fanal.
Bien que les travaux aient été lancés par le Quartier Général de l'Ingénierie du Campo de Gibraltar, ils furent suspendus dans l'attente du dernier corps et de la lanterne jusqu'à ce qu'en 1811, en pleine guerre d'indépendance, le Conseil de Régence décide que les Tribunaux Généraux et Extraordinaires de Cadix décrètent, à la demande de l'intendant honoraire de l’armée Antonio González Salmón (à qui l'on doit également le rattachement de l'île au continent au moyen d'un récif ou d'un brise-lames), la construction d’un fanal rotatif pour les navires qui naviguaient dans le Détroit de Gibraltar dont monsieur Gozález salmón lui-même serait chargé de la construction.
Une fois les travaux achevés en 1813, il éclaire pour la première fois, cette même année, avec un feu blanc fixe provisoire, mais il ne sera doté de son appareil réverbérant tournant définitif qu'en 1822. Il est donc antérieur au premier "Plan Général d'Éclairage Maritime" approuvé en Espagne en 1847. Le phare de l’île de Tarifa maintient jusqu’à lors son apparence de tour de pierre de taille ou de maçonnerie de pierre et ce n'est qu'à cette époque-là qu'il fut enduit de mortier et peint dans sa couleur blanche caractéristique actuelle.
À la fin de l'année 1863, le projet élaboré par l'ingénieur civil Jaime Font y Vila fut approuvé pour la construction du nouveau bâtiment de stockage et de logements pour les gardiens de phare annexé à la tour d'origine, en le séparant de cette dernière par une galerie qui passait sous le terre-plein de la batterie d'artillerie "du phare", appartenant à la fortification militaire de l'île, afin de permettre au service des canons de passer d'un côté à l'autre de la tour et évitant ainsi que ses restes ne tombent sur le bâtiment en cas de destruction de celle-ci. Les travaux commencèrent l'année suivante mais le bâtiment ne fut achevé qu'en 1866. Il fut ensuite agrandi à deux reprises, en conservant la typologie d'origine, en 1929 et en 1931. Au cours de cette période, l'apparence du phare a subi plusieurs modifications, comme en 1869, lorsqu'il est passé à un feu rouge fixe pour éviter toute confusion avec le nouveau phare de Cabo Espartel (construit sur la côte marocaine 5 ans avant avec un feu blanc), la mise en place d’un écran pour baliser le dangereux Bajo de los Cabezos, à l’ouest , ainsi que celui de 1887, dans lequel un secteur de feu était également caché à l'est, et l’installation de deux câbles à l'extérieur du Bajo de La Perla, afin de le baliser en conjonction avec le nouveau phare de Punta Carnero à Algésiras. Néanmoins, ce n'est qu'en 1907 qu'il a été décidé que l'apparence définitive du phare de Tarifa soit de trois éclats blancs et que, indépendamment d'eux, un secteur rouge soit mis en place pour délimiter les zones dangereuses du Bajo de Los Cabezos en conjonction dès lors avec le nouveau phare de Punta Paloma, inauguré en 1899.
Électrifié depuis 1967 et entièrement automatisé depuis 1996, il a commencé à fonctionner avec un système de signalisation maritime à distance un an plus tard. À cette époque-là, les quatre derniers gardiens de phare de Tarifa vivaient encore dans le bâtiment annexe et cela jusqu’à la fin de l’année 1992, année au cours de laquelle, conformément à la nouvelle loi sur les ports, le corps des mécaniciens des signaux maritimes fut supprimé et le phare fut pris en charge, le 1er janvier suivant, par l’Autorité Portuaire de la Baie d’Algésiras. Le dernier gardien du phare y a vécu jusqu'en 2005.
Protection du patrimoine
- Inclus comme Bien d'Intérêt Culturel dans la Déclaration Générique du décret du 25 juin 1985, de la loi 16/1985 sur le Patrimoine Historique Espagnol (BOE du 29/06/1985, nº155), et sous la reconnaissance spéciale accordée aux châteaux par la Junta de Andalucía en 1993.
- Spécifiquement inscrit sous le nom de Torre de la Isla de las Palomas dans le Catalogue Général du Patrimoine Historique Andalou, comme Bien d’Intérêt Culturel, catégorie immeuble.
Catalogue Général du Patrimoine Historique Andalou - Proposition de déclaration comme Bien d'Intérêt Culturel à l'initiative du Corps des Ingénieurs des Ponts, des Eaux et des Forêts en octobre 2006.
- Spécifiquement inscrit par le Ministère de la Culture du Gouvernement Régional d'Andalousie, dans les éléments défensifs de la Isla de las Palomas, dans le Catalogue Général du Patrimoine Historique Andalou en tant que bien d'Intérêt Culturel (BIC) en 2017.
- Inclus dans le Catalogue des Phares à Valeur Patrimoniale du Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports. Institut National du Patrimoine en 2017.
- Inclus dans le Plan pour la Préservation et la Valorisation du Patrimoine Historique dépendant de l'Autorité Portuaire de la Baie d'Algésiras en 2021.
Quelques particularités
- Le phare de Tarifa est situé sur l'île de Tarifa ou Las Palomas, reliée au continent par un récif artificiel depuis 1808 et enclave privilégiée dans le Parc Naturel du Détroit de Gibraltar.
- Il fut bâtit sur une ancienne tour de guet du XVIe siècle, commandée par le roi Philippe II et construite en 1588.
- Ce fut le premier phare construit éclairant les eaux du Détroit de Gibraltar en 1813 et est donc antérieur au premier "Plan Général d'Éclairage Maritime" approuvé en 1847.
- C’est le phare le plus au sud du continent européen.
- Il conserve toujours l'appareil optique à rotation rapide et d’une longueur focale de 700 mm, monté sur une cuve à mercure et actionné par un mécanisme d'horlogerie Chance Brothers, acquis en 1915.
- Il est déclaré Bien d’Intérêt Culturel et inclus dans le Catalogue Général du Patrimoine Historique Andalou, en vertu de la loi 16/1985 du 25 juin du Patrimoine Historique Espagnol (BOE nº 155 du 29 juin 1985).
- Depuis la fin 2021, il accueille un centre d'interprétation de l’île de Tarifa ainsi que du propre phare ce qui a permis de faciliter les visites et de mieux comprendre la vie des anciens gardiens de phare.
Pour en savoir
- Le phare de Tarifa, le premier ayant éclairé le Détroit de Gibraltar
- Tarifa, le phare le plus méridional. Des notes sur l’histoire du premier phare du Détroit de Gibraltar
- Une tour de guet pleine de technologie
- Le dernier gardien du phare de Tarifa
Les visites
Depuis l’année 2021, le bâtiment des anciens logements, annexés au phare de Tarifa, accueille le point de rencontre des visiteurs et centre d’interprétation de l’Ile de Tarifa géré par la mairie de Tarifa sous la concession de l’Autorité Portuaire de la Baie d’Algésiras.
Plus d’informations concernant les visites
Video
Pour en savoir plus sur ce Centre ouvert au public, regarder la vidéo suivante:
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